Les entretiens sous l’égide de l’ONU entre les parties en conflit en Libye pour trouver une solution à la grave crise politique et aux violences qui secouent le pays ont démarré mercredi à Genève. Mais plusieurs observateurs et diplomates placent peu d’espoir dans ces pourparlers.
L’une des tâches prioritaires de ces négociations sera de proposer des mesures pour rétablir la confiance dans le pays où les milices d’ex-rebelles qui se disputent de larges pans de territoires l’ont conduit au bord du chaos. Bernardino Leon, chef de la Misnul, la mission de l’ONU en Libye, a donné le coup d’envoi des négociations alors que tous les acteurs ne sont pas encore autour de la table. La Misnul a fait état de la participation de membres du Parlement reconnu par la communauté internationale, dont certains qui le boycottent, de personnalités de la société civile, dont des femmes, et des membres des gouvernements provisoires précédents. Des membres du Parlement sortant, le CGN (Congrès Général National) basé à Tripoli, ont également été invités. Mais des représentants de groupes armés doivent encore se décider d’ici la semaine prochaine s’ils veulent rejoindre ou pas la table des négociations.
C‘est justement dans le choix des personnes invitées à prendre part à ces négociations que se situe la principale raison du pessimisme de certains analystes politiques. Ces derniers estiment que les participants sont des politiciens qui n’ont aucune influence ou présence sur le terrain. Ni la Fajr Libya, la coalition formée de milices, notamment islamistes, qui contrôlent la capitale depuis août, ni le général à la retraite Khalifa Haftar qui mène une offensive sur plusieurs fronts contre les islamistes, n’ont été invités à ces négociations que Bernardino Leon annonce déjà longues et compliquées.