Le gouvernement camerounais a annoncé jeudi dans un communiqué, l’arrivée prochaine d’un important contingent de forces armées tchadiennes au Cameroun, actuellement en lutte contre les islamistes nigérians de Boko Haram qui multiplient les raids meurtriers dans l’extrême-nord du pays. Le Tchad confirme son statut de pays engagé dans la lutte anti djihadiste. Cette décision intervient au lendemain de la promesse par N‘Djamena à Yaoundé d’un soutien actif contre Boko Haram.
Les effectifs du contingent tchadien et la date de son déploiement au Cameroun n’ont pas été précisés. Bien que l’engagement du Tchad aux côtés du Cameroun soit présenté comme un gage des excellentes relations d’amitié et de bon voisinage entre les deux pays, il n’est pas totalement désintéressé pour N’Djamena qui jusqu’à présent a été épargné par les attaques de Boko Haram .Mais le pays n’est séparé de l’Etat nigérian de Borno, fief des islamistes, que par une étroite bande de terre d’une cinquantaine de kilomètres formée par l’extrême-nord du Cameroun. De plus, le port camerounais de Douala représente l’unique débouché maritime pour le Tchad un pays totalement enclavé. Et la dégradation de la situation sécuritaire a fait que la route stratégique Douala-N’Djamena est désormais sous la menace permanente d’attaques de Boko Haram qui n’a cessé de prendre de l’ampleur ces derniers mois, s’emparant de vastes territoires dans le nord du Nigéria, poursuivant ses attaques quasi-quotidiennement et lançant des raids en territoire camerounais.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a d’ailleurs qualifié de crime contre l’humanité l’offensive lancée le 3 janvier par les insurgés islamistes contre Baga, un carrefour commercial du nord-est du Nigéria au bord du lac Tchad, et ses environs. Cette attaque, la plus meurtrière depuis 2009, aurait fait, selon l’ONG Amnesty International, des centaines de victimes