Malgré le revers subi dimanche dernier, la menace exercée par le groupe islamiste Boko Haram sur la ville de Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, est toujours aussi présente. Les conséquences qu’entraînerait la chute de cette ville pourraient s’avérer catastrophiques.
Il a fallu à l’armée nigériane plusieurs heures de violents combats pour repousser l’attaque dimanche dernier du groupe islamistes sur la ville de Maiduguri. Elle n’a pas réussi à empêcher la secte islamiste de conquérir la localité de Monguno, à 130 kilomètres seulement au nord-est de la capitale de l’Etat de Borno, où les insurgés se sont repliés. Les autorités de Maiduguri appellent les habitants de la ville à ne pas céder à la psychose, mais la population ainsi que de nombreux experts s’attendent à une nouvelle tentative prochaine de Boko Haram pour reprendre la ville.
Si Maiduguri venait à tomber aux mains des islamistes, les élections législative et présidentielle prévues pour le 14 février seraient inévitablement perturbées, en plus de la menace sur la vie des millions d’habitants que comptent actuellement la ville. Dès le mois de septembre dernier, les notables de la ville avaient affirmé que Maiduguri accueillait plus de la moitié des 4.1 millions d’habitants de l’Etat de Borno alors que cette population tournait auparavant autour de un million d’habitants. Et l’afflux des déplacés, chassés de leurs villes et villages par les violences islamistes, n’a pas diminué depuis.
Le scrutin du 14 février est annoncé comme le plus serré depuis le retour de la démocratie au Nigéria en 1999 et la région du nord-est du Nigéria, où se trouve l’Etat de Borno, est largement acquise à l’opposition qui menace de contester les résultats des élections si une grande partie des habitants de Borno était empêchée de voter.