De nombreuses sources ont confirmé une vague d’attaques des islamistes de Boko Haram dimanche dans le sud-est du Niger. Après une première offensive vendredi, ce pays pauvre du Sahel peut désormais être considéré comme une des nouvelles cibles des insurgés en provenance du Nigéria voisin.
Les offensives de Boko Haram interviennent alors que le Parlement du Niger devait approuver lundi l’engagement de ses troupes au Nigéria pour combattre Boko Haram aux côtés des armées tchadienne et camerounaise.
Selon des témoins et des sources humanitaires, la capitale provinciale de Diffa a été attaquée en deux temps dimanche matin. Une première bataille, entre 05h30 et 08h00 heure locale et pendant laquelle des tirs d’armes lourdes ont été entendus, a opposé en périphérie de la ville les islamistes aux forces armées nigériennes. Ces sources n’ont pas précisé si les troupes tchadiennes basées dans la région avaient pris part aux combats.
Quelques heures plus tard, comme l’a confirmé le ministre nigérien de la Défense Mahamadou Karidjo, des obus ont été tirés depuis le Nigéria et l’un d’entre eux est tombé dans le centre de la ville de Diffa, tuant un enfant et blessant 20 personnes.Cette communication du ministre de la Défense dément les rumeurs d’une femme kamikaze qui aurait fait détonner sa charge.
Diffa avait déjà été visée vendredi, ainsi qu’une autre ville, par des attaques d’envergure des islamistes de Boko Haram. Selon le gouvernement de Niamey, ces premiers combats avaient conduit à la mort de 109 islamistes, quatre militaires et un civil et également fait 17 blessés et deux disparus parmi les forces de sécurité nigériennes. Bien que ces attaques aient été prévisibles, les insurgés nigérians menaçaient depuis des mois le pays depuis l’autre côté de la rivière Komadougou Yobé qui sépare les deux pays, plongeant le pays dans une crainte sans précédent.