L’UNICEF a vivement dénoncé le récent enlèvement de plusieurs dizaines d’enfants au Sud-Soudan pour les enrôler de force en tant qu’enfants-soldats dans un pays déchiré par la guerre civile et au bord de la famine.
Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) est monté au créneau après l’enlèvement par un groupe armé de 89 adolescents en début de semaine passée, dans la ville de Wau Shilluk, dans le Soudan du Sud. D’après un communiqué de l’UNICEF, le chiffre de 89 enfants avancé par les autorités locales « pourrait être bien plus élevé ».
Selon divers témoignages concordants, plusieurs hommes armés non identifiés ont fait irruption à Wau Shilluk, allant de maison en maison pour enlever de force tous les garçons paraissant en âge de combattre.
La ville de Wau Shilluk est située à environ 700 kilomètres au nord-ouest de Juba dans une zone sous contrôle du chef de guerre Johnson Olony, allié du gouvernement de Salva Kiir. Ce dernier est par ailleurs accusé par l’ONG Human Rights Watch de recruter des enfants pour les enrôler dans son armée.
Depuis le début du conflit en décembre 2013, les parties en conflit dans le Soudan du Sud utilisent souvent des enfants-soldats. L’Unicef estime qu’environ 12 000 enfants, essentiellement des garçons, sont utilisés comme soldats aussi bien par l’armée sud-soudanaise que par les forces rebelles.
Malgré les promesses des deux camps rivaux d’arrêter d’enrôler des enfants, la pratique reste courante. En effet, le trop peu d’effectifs de l’armée gouvernementale et la carence de combattants rebelles, poussent les belligérants à recruter des enfants en âge de combattre. Plusieurs incidents similaires ont été répertoriés ces derniers mois dans de nombreuses régions du pays. Ce qui pousse de plus en plus les ONG internationales à intervenir sur le terrain pour stopper ce fléau.