Dimanche dernier, en début d’après-midi, une fillette âgée de sept ans a tué sept personnes en se faisant exploser dans un marché de Postikum, capitale économique de l’Etat de Yobe, dans le nord-est du Nigéria.
Les différents témoignages recueillis affirment que la fillette a actionné une ceinture d’explosifs qu’elle portait à la taille à Kasuwar Jagwal, un lieu réputé pour la vente et la réparation de téléphones à Postikum, à une heure de la journée où l’endroit est très fréquenté. Elle avait dans un premier temps été renvoyée à quatre reprises du site par des gardiens et membres de milices d’autodéfense qui l’avaient jugée suspecte en raison de son âge avant de franchir le cordage de sécurité à un autre endroit et de se faire exploser.
L’attentat n’a pas été revendiqué mais d’un avis quasi-unanime, il porte la signature de Boko Haram à l’origine de plusieurs actes de violence dans cette région du Nigéria et qui a déjà eu recours à plusieurs reprises à des femmes et des fillettes pour ce type d’opérations. Le même site de Kasuwar Jagwal a déjà été visé en janvier par un autre attentat-suicide commis par deux filles d’environ 15 et 20 ans qui avaient fait 6 morts et 37 blessés.
Le président nigérian Goodluck Jonathan a reconnu dans une interview accordée au journal privé This Day et diffusée dimanche, avoir sous-estimé à ses débuts le groupe islamiste Boko Haram ainsi que ses capacités de nuisance. Depuis ses débuts en 2009, l’insurrection de Boko Haram et sa répression par les forces nigérianes ont fait plus de 13 000 morts et 1.5 million de déplacés au Nigéria, essentiellement dans le nord-est du pays où le groupe extrémiste s’est également emparé de plusieurs localités.