La présidence nigériane a assuré dans un communiqué diffusé mardi que l’armée était en train de prendre le dessus sur les islamistes de Boko Haram. Alors que le rythme des combats et des attentats-suicides est loin de faiblir, cette déclaration laisse dubitatif.
« Le temps du deuil sera bientôt derrière nous, car le vent est en train de tourner pour Boko Haram », peut-on notamment lire dans le communiqué de la présidence. Certes, la lutte contre le mouvement islamiste a récemment pris une nouvelle dimension. Le président nigérian Goodluck Jonathan a reconnu avoir longtemps sous-estimé ce groupe terroriste.Le Tchad, également attaqué par les islamistes, intervient militairement au Nigéria depuis près de trois semaines pour lutter contre Boko Haram. Ces évènements ont coïncidé avec la reprise par l’armée nigériane aux combattants de Boko Haram, de deux localités stratégiques. Il s’agirait de la ville-garnison de Monguno que contrôlaient les islamistes depuis le 25 janvier et de Baga sur les rives du lac Tchad. Les troupes tchadiennes de leur côté ont récemment repris aux islamistes plusieurs localités comme Gambaru et Dikwa, dans le nord-est du Nigéria, à proximité de la frontière camerounaise.
Les combats se poursuivent de manière acharnée dans plusieurs de ces zones. Quelques heures à peine avant la diffusion du communiqué de la présidence, des gares routières de Kano, la plus grande ville du nord du pays, et de Postikum, la capitale économique de l’Etat de Yobe dans le nord-est, ont été les cibles de nouveaux attentats faisant au moins 27 morts. Cela laisse penser que les déclarations du président-candidat Goodluck Jonathan sont quelque peu hâtives et motivées surtout par le contexte des élections générales prévues pour le 28 mars prochain.