La rébellion à dominante touareg du nord du Mali a débuté hier mercredi dans son bastion de Kidal une réunion pour prendre une décision sur l’accord d’Alger. Cet accord a été paraphé par le gouvernement de Bamako, un exemple que la communauté internationale souhaite vivement voir la rébellion suivre.
Selon un membre du comité d’organisation, les consultations de la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad) dureront plusieurs jours et verront la participation d’entre 150 et 200 personnes, en provenance de toute la région notamment de Mauritanie, du Niger, de Libye et d’Algérie, en majorité des Touaregs et leurs alliés. L’accord d’Alger qu’ont déjà paraphé le gouvernement malien et d’autres groupes armés qui le soutiennent a pour objectif la création des conditions d’une paix durable dans le nord du Mali où les évènements actuels ne sont que les derniers troubles d’une longue période d’agitations qui a commencé depuis les premières années d’indépendance du pays en 1960. Le texte prévoit ainsi la création d’Assemblées régionales dotées de pouvoirs importants, élues au suffrage universel direct, mais, comme, le souhaitait Bamako, ni autonomie, ni fédéralisme.
Pour les rebelles Touaregs, qui dénoncent le fait de n’avoir jamais rencontré le gouvernement du Mali pour un face-à-face, ce document est vide, ne tient pas compte des desiderata de leur peuple et l’accord qu’il propose n’a aucune chance de tenir sur la durée. Mais pour la communauté internationale c’est un pas dans la bonne direction et les pressions se multiplient sur les rebelles Touaregs pour qu’ils paraphent le document. Après l’attentat anti-occidental du 7 mars à Bamako, la France a redoublé ses appels aux Touaregs. Et selon une source diplomatique malienne, des diplomates de plusieurs pays européens envisageraient de se rendre à Kidal si la situation le permet pour encourager à la signature de l’accord.