Abou Walid Sahraoui, un porte-parole du MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest), a revendiqué dans un bref entretien téléphonique à un journaliste de l’AFP à Bamako l’attaque de lundi d’un camion du CICR (Comité International de la Croix-Rouge) dans le nord du Mali en tuant le chauffeur, père de quatre enfants.
L’assaut a été rapporté par Yasmine Praz Dessimoz, chef des opérations pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest du CICR. A une quarantaine de kilomètres de Gao, des hommes armés ont ouvert le feu sur le véhicule qui venait de quitter la grande ville du nord du Mali et se dirigeait vers la capitale nigérienne Niamey pour aller chercher du matériel médical.
En plus du chauffeur, un autre membre de la Croix-Rouge malienne a été blessé dans l’attaque du convoi mais son état demeure stable. Le MUJAO a justifié son action en expliquant qu’elle considère que les employées du CICR « travaillent pour l’ennemi ». Mais avant même la revendication des djihadistes, la préméditation et l’intention des assaillants ne faisait aucun doute étant donné que le CICR avait précisé que le logo de l’organisation humanitaire était distinctement visible sur le camion.
Le CICR a profité de cet incident pour renouveler ses appels à tous ceux impliqués dans le conflit dans le nord du Mali à protéger les populations civiles et à s’assurer que les travailleurs humanitaires puissent accomplir leur devoir. Entre les affrontements entre les groupes armés rivaux et les violences liées au trafic de drogue et à l’activité des djihadistes, le nord du Mali se trouve dans une situation des plus instables qui a profondément affecté la situation humanitaire des populations locales. Ces violences touchent de plus en plus les travailleurs humanitaires qui tentent de venir en aide aux personnes et aux communautés qui en ont besoin.