La commission électorale indépendante a publié mardi les résultats définitifs de l’élection présidentielle nigériane. L’opposant Muhammadu Buhari devance le président sortant Goodluck Jonathan avec 15.4 millions des voix contre 12.8 millions. Le président sortant a reconnu sa défaite.
Muhammadu Buhari a rempli les conditions pour remporter l’élection sans second tour. Ces conditions consistent à remporter plus de 50% du total des voix à l’échelle nationale et de prendre au moins 25% des voix dans les deux tiers des Etats, soit 24 sur 36. L’opposant a remporté la victoire de Lagos, la première ville du pays avec ses 20 millions d’habitants, en s’adjugeant 792 000 voix contre 632 000 pour le président sortant. Il a largement devancé son adversaire sur ses terres, le nord du pays d’où il est originaire, plus précisément dans les Etat de Kano, le plus peuplé du nord du pays, et celui de Kaduna. Le plébiscite de Goodluck Jonathan dans le sud du pays, plus précisément dans la région pétrolifère du delta du Niger, dans son fief de Bayelsa et dans l’Etat voisin de Rivers, n’a pas suffi à renverser les résultats de ces présidentielles.
Lai Mohamed, le porte-parole de l’APC (le Congrès progressiste), le mouvement de Muhammadu Buhari, a annoncé devant les leaders du parti réunis à Abuja que le président sortant avait appelé en fin d’après-midi son adversaire pour le féliciter. C’est la première fois dans le pays que l’opposition remplace un gouvernement en place par la voie des urnes. Et surtout, ce scrutin pourrait marquer un tournant important dans l’histoire toute récente de la démocratie au Nigéria. Il pourrait s’agir de la première fois que des élections ne sont pas suivies de violences meurtrières.