Tout comme la secte islamiste Boko Haram, la méningite décime la population du Niger depuis plus de trois mois. De source officielle, pratiquement toutes les régions du pays sont touchées. Du 1er janvier au 29 mars 2015, 345 cas de méningite dont 45 décès ont été notifiés, soit une létalité de 15,30%.
Cette épidémie correspond à l’inflammation des membranes enveloppant le Système nerveux central (SNC) appelées « méninges ».Tandis que les méningites d’origine virale sont relativement fréquentes et bénignes, celles d’origine bactérienne sont rares, mais potentiellement mortelles. Ces dernières sont une cause importante de morbidité et de mortalité. Plusieurs milliers de cas sont notifiés chaque année, avec un taux de létalité compris entre 5 et 15%.
Le taux d’incidence observé en dehors des années épidémiques est d’environ 10 cas pour 100 mille habitants par an. En cas d’épidémie, le taux d’attaque peut atteindre 1 000 cas pour 100 mille habitants.
Les cas de méningite défraient de plus en plus souvent la chronique. De vastes campagnes de vaccination ont même été organisées et continuent de se faire. Dans le cas du Niger, 13.500 doses de vaccin ont été mobilisées en vue de circonscrire l’épidémie et des médicaments sont disponibles dans les zones touchées pour des soins gratuits.
Cette épidémie qui sévit s’ajoute au terrorisme mené par Boko Haram, se déploie de plus en plus dans le pays, et constitue un lourd fardeau pour les autorités nigériennes.
Bien que les facteurs de risque qui conditionnent la maladie invasive et l’émergence d’une épidémie ne soient pas complètement élucidés, une combinaison de conditions favorables est probablement nécessaire. Outre les facteurs liés au germe, on peut citer quatre grands types de facteurs pouvant favoriser l’infection et la transmission de l’agent, à savoir : les facteurs relatifs à l’hôte, ceux environnementaux, sanitaires, démographiques et socio-économiques.