Il y a un aujourd’hui, jour pour jour, le groupe islamiste Boko Haram enlevait 276 lycéennes à Chibok, au Nigéria. L’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty International a profité de ce triste anniversaire pour rappeler que les islamistes n’ont pas renoncé aux crimes de ce type, mais bien au contraire.
Depuis le début de l’année 2014, Amnesty International soutient que Boko Haram a enlevé au moins 2 000 femmes et fillettes au Nigéria, mettant ainsi en garde contre le fait que le très médiatisé enlèvement des lycéennes de Chibok ne soit pas l’arbre qui cache la forêt. Sur la base de près de 200 témoignages recueillis, dont 28 émanant de femmes et de filles qui sont parvenues à s’échapper, Amnesty International affirme avoir listé 38 cas d’enlèvement de masse commis par les insurgés.
Selon ces témoignages, les femmes enlevées sont détenues dans des conditions horribles, mariées de force, obligées à cuisiner et à faire le ménage. Plusieurs d’entre elles sont violées, avant ou après leur mariage forcé. D’autres détenues ont déclaré avoir été obligées d’apprendre à se servir d’armes à feu et à fabriquer des bombes artisanales. Les islamistes n’hésitent pas à les endoctriner pour leur imposer leur version de l’islam en vue de leur mariage. Les hommes et les garçons enlevés pour leur part sont régulièrement embrigadés ou systématiquement exécutés.
Le très médiatique enlèvement des lycéennes de Chibok et la campagne « Bring Back Our Girls » qui s’en sont suivies ont soulevé la question du sauvetage de ces personnes enlevées. L’armée nigériane affirme que ce problème ne réside pas dans la localisation des camps où sont détenus les otages, mais plutôt dans l’exécution de l’opération de sauvetage. Entre la forêt de Sambisa dans l’Etat de Borno, les alentours du lac Tchad et la chaînes de montagnes qui sépare le Nigéria du Cameroun, les camps de Boko Haram se situent dans des zones où une opération de libération de ces lycéennes serait particulièrement risquée pour leurs vies.