Les espoirs suscités par les paraphes de Bamako et de certains groupes armés du Nord du Mali sur un accord de paix le 1er mars dernier semblent désormais très lointains. Le CMA (Coordination des Mouvements armés de l’Azawad) pose des conditions pour l’agréer, ce qui déplaît à Bamako. La reprise des négociations prévues pour ce mercredi 15 avril est compromise.
L’Algérie a invité toutes les parties prenantes à se rendre ce mercredi 15 avril à Alger dans le but de convaincre le CMA de parapher le pré-accord de paix accepté par Bamako. Cette première étape devait ouvrir la voie à des discussions les 16 et 17 avril sur des amendements au texte à intégrer éventuellement avant la signature finale. Mais les seules présences certaines à Alger ce mercredi sont celles des membres de la médiation internationale. Selon une source occidentale, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta aurait accepté à la dernière minute de mandater une équipe du gouvernement à Alger alors qu’il s’y était opposé dans un premier temps, posant comme condition préalable le paraphe de la CMA sur l’accord. La CMA de son côté a profité d’une conférence de presse lundi dernier à Nouakchott en Mauritanie pour annoncer qu’elle boycotterait l’invitation de l’Algérie, exigeant avant de revenir à la table des négociations la reconnaissance officielle de l’Azawad comme une entité géographique, politique et juridique ainsi que la création d’une assemblée interrégionale regroupant les régions de Gao, Tombouctou et Kidal.
Aux niveaux sécuritaire et économique, la CMA est encore plus exigeante. Elle souhaite que 80% des forces de défense et de sécurité à l’intérieur de l’Azawad soient composées des ressortissants de cette région, de même que pour les postes de commandement. Elle demande également l’affectation d’un fonds spécial pour l’Azawad sur le budget de l’Etat à hauteur de 40% sur une période de 20 ans en vue de résorber un retard qu’estime à plus de 50 ans.