La signature de l’accord de paix la semaine dernière à Bamako par la rébellion a partagé les observateurs entre ceux qui restent sceptiques et ceux qui espèrent un réel changement.
L’accord de paix prévoit de nombreuses mesures telles que la démobilisation des combattants, la surveillance de l’accord ou encore le partage des richesses. Bien que cet accord ne soit pas la première tentative pour résoudre la crise du Nord qui revient de manière intermittente depuis l’indépendance du pays en 1960, beaucoup se surprennent à espérer que cette fois sera la bonne. L’accord a été supervisé dans sa négociation et validé par la communauté internationale, qui en est officiellement garante, soucieuse d’empêcher la reconstitution d’un sanctuaire djihadiste dans le nord du pays comme en 2012. Le suivi de cet accord a été confié à un Comité dont le secrétariat devrait être revenir à la Minusma, la Mission de l’ONU au Mali et où siègent les pays voisins, les institutions africaines et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité.
Mais malgré cette mobilisation sans précédent et la bonne volonté affichée de part et d’autre, les obstacles commencent déjà à apparaître. Des dissensions ont éclaté au sein des différents groupes dès la première réunion du Comité de suivi le weekend dernier. Selon un diplomate onusien, les groupes ne sont pas parvenus à s’entendre sur leurs représentants. Sur le long terme également, des difficultés se profilent. Les rebelles comptent bien faire avancer leurs revendications, notamment sur un contenu politique pour « l’Azawad », comme ils appellent le nord du Mali, bien que l’accord signé la semaine passée ne parle ni d’autonomie, ni de fédéralisme. De plus, aucune solution n’est encore proposée sur le long terme comme alternative aux trafics pour remédier au sous-développement dans le Nord.