L’organisation humanitaire MSF (Médecins Sans Frontières) vient de tirer la sonnette d’alarme sur les conséquences potentiellement tragiques pour les réfugiés maliens dans le camp de Mbera en Mauritanie de la décision de PAM (Programme Alimentaire Mondial) d’annuler sa distribution mensuelle de nourriture en juillet suite à ses difficultés financières. Le cri d’alerte lancé vise particulièrement les bailleurs de fonds internationaux.
Le camp de Mbera abrite 49 500 réfugiés maliens qui ont fui vers la Mauritanie en 2012 quand la guerre a embrasé le nord du Mali. Le PAM, qui avait pris en charge l’approvisionnement en nourriture de ces réfugiés, a progressivement commencé à faire face à des difficultés pour trouver les fonds nécessaires à la distribution générale de nourriture. Une première fois, en mars dernier, la distribution alimentaire générale avait été annulée suite à ces difficultés financières. MSF, qui a débuté ses activités dans le camp en 2012, avait immédiatement constaté une augmentation du nombre d’enfants malades de malnutrition, de 30 admissions au cours du mois précédant l’annulation à 79 le mois suivant.
MSF a réussi à faire passer le taux de malnutrition aiguë globale dans le camp de Mbera de 20% au début de ses activités en 2012 à 9%. Les difficultés financières de la PAM menacent de réduire à néant ce travail. Les rations alimentaires distribuées par l’organisme onusien constituent bien souvent la source de subsistance pour ces réfugiés, établis en plein désert où les températures atteignent 50°C et les tempêtes de sable sont fréquentes. Comble du drame, l’interruption de la distribution de nourriture du PAM coïncide avec le mois de Ramadan pendant lequel les réfugiés, musulmans pour la plupart, jeûnent déjà au cours de la journée. Et malgré la signature d’un accord de paix par certains groupes d’opposition armés maliens, les réfugiés ne se décident toujours pas à rentrer chez eux à cause des récentes attaques et pillages de villes et de villages dans le nord de leur pays.