Sidi Ibrahim Ould Sidatti, qui a signé l’accord de paix et de réconciliation d’Alger avec le gouvernement malien au nom de la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad), s’est confié dans une interview à « Jeune Afrique » sur les perspectives d’avenir qui accompagnaient cette signature.
Par sa raison d’être, l’accord d’Alger fait espérer une paix et une réconciliation durable au Mali. Mais le chemin pour parvenir à ce résultat est semé d’embûches. Les multiples accords conclus par le passé pour la paix dans le nord du Mali font qu’il n’y a plus de confiance entre les partis en conflit. Le fait que l’accord ne prenne pas en compte toutes les revendications de la rébellion à dominante touarègue fait que certains des membres de la CMA, sur le terrain ou en Europe, y sont opposés. Et les premières difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de l’accord, comme l’envoi des Emov (Equipes mixtes d’observation et de vérification) censées vérifier que la sécurisation de la ville de Ménaka est bien prise en charge par l’ONU qui n’a pas encore eu lieu, pourraient étoffer les rangs des contestataires et mettre en péril l’accord de paix.
Mais les raisons d’espérer sont tout aussi nombreuses. Des rumeurs ont déjà commencé à émerger à Bamako sur un éventuel remaniement ministériel ouvert à la CMA comme prévu dans l’accord. La rébellion à dominante touarègue convoite des portefeuilles clés comme celui de la Sécurité intérieure, de la Défense, ou encore des Finances et des Affaires étrangères. Le fait également que l’accord d’Alger ait abouti après l’ouverture pour la première fois de la médiation à la France et aux Etats-Unis est également source d’espoir par rapport aux accords passés. La France a déjà exprimé son engagement à aider le Mali dans la mise en œuvre de l’accord.