Le marché central de N’Djamena a rouvert ses portes hier dimanche au lendemain de l’attentat-suicide qui l’a visé et qui a été revendiqué par Boko Haram. L’inquiétude était cependant palpable parmi les quelques commerçants qui ont repris leur activité.
Certains de ces commerçants continuaient hier à fouiller parmi les débris et les flaques de sang toujours visibles pour retrouver leurs maigres biens abandonnés à la hâte lorsque l’explosion a retenti, et cela sous l’œil vigilant des policiers armés jusqu’aux dents. Des forces de police et des soldats ont été déployés dans toute la ville, sur les grandes artères, aux carrefours, dans les marchés et devant les mosquées. Mais cet important dispositif de sécurité ne suffit pas à rassurer la population de N’Djamena qui n’avait jamais encore connu une telle menace terroriste.
Samedi main, un kamikaze déguisé en femme a déclenché sa ceinture d’explosifs dissimulée sous son voile intégral, faisant au moins 15 morts et 80 blessés à l’entrée du marché central, en plein cœur de la capitale. Cet attentat devrait renforcer le contrôle sur le voile intégral. Celui-ci a été interdit dans le pays, majoritairement musulman, par mesure de sécurité mais cette interdiction n’était que partiellement respectée. L’attentat a été revendiqué par le groupe islamiste nigérian Boko Haram sur le réseau social Twitter sous l’appellation « Etat islamique, Province d’Afrique de l’Ouest », appellation qu’il se donne depuis son allégeance en mars dernier à l’Etat islamique.
Il s’agit du deuxième attentat en moins d’un mois dans la capitale tchadienne, après les attaques simultanées le 15 juin dernier à l’école de police et au commissariat central qui avaient fait 38 morts. Malgré le renforcement depuis le début de l’année du dispositif sécuritaire dans sa capitale, le Tchad paie le prix de son engagement en première ligne dans la guerre contre Boko Haram au côté de ses voisins, nigérian, camerounais et nigérien.