Lors d’un point de presse organisé en marge de la célébration du cinquante cinquième anniversaire de l’indépendance du Tchad cette semaine, le président Idriss Deby Itno a annoncé que Boko Haram été sérieusement fragilisé, que son chef Aboubacar Shekau était mort et que la secte devrait être définitivement vaincue d’ici la fin de l’année.
Selon le président tchadien, Boko Haram a considérablement souffert des guerres frontales qu’il a menées contre les forces de défense du Cameroun, du Nigéria, du Bénin et du Tchad. Et la FMM (Force Mixte Multinationale) qui doit entrer en service dans les jours à venir et qui doit mieux coordonner les armées du Nigéria, du Tchad, du Cameroun, du Niger et du Bénin devrait apporter le coup de grâce à l’organisation terroriste. Par ailleurs, toujours selon le président tchadien, Aboubacar Shekau, le principal leader de Boko Haram serait décédé depuis un mois, une déclaration renforcée par le fait que l’homme n’est plus apparu sur les vidéos de propagande de Boko Haram depuis plusieurs mois alors que son mouvement est mis à mal par les armées de la région. Son successeur, un certain Mahamat Daoud souhaiterait négocier avec le gouvernement nigérian, ce à quoi le président tchadien est vivement opposé. Idriss Deby Itno prédit la fin du mouvement avant la fin de l’année.
Mais selon de nombreux experts, si le recul des combattants de Boko Haram est indéniable, les propos du président tchadien sont avant tout politiques. Son objectif aurait été selon eux de ne pas démoraliser les troupes et rassurer la population à un an de l’élection présidentielle. Au moment même où Idriss Déby délivrait son discours d’espoir, un nouvel attentat-suicide faisait au moins 47 morts dans le nord-est du Nigéria.