La journée d’hier jeudi a marqué le 500ème jour de l’enlèvement de plus de 200 adolescentes de Chibok, dans le nord-est du Nigéria, par Boko Haram. La mobilisation internationale qui avait suivi cet évènement semble très lointain et les tentatives de réponse à la question de savoir ce que sont devenues ces adolescentes sont plus sinistres les unes que les autres.
Après avoir fait irruption le 14 avril 2014 à l’école secondaire de Chibok dans l’Etat de Borno, berceau de leur mouvement, les militants islamistes de Boko Haram étaient parvenus à enlever 276 élèves qui se préparaient à passer leurs examens. Cinquante-sept d’entre elles avaient réussi à s’échapper, mais le sort des 219 autres reste incertain. Abubakar Shakau, le leader du mouvement islamiste, a annoncé dans une vidéo publiée un mois après l’enlèvement que les filles avaient été converties à l’Islam et « mariées » à des militants du mouvement islamiste. Le nouveau président nigérian Muhammadu Buhari s’est engagé à tout mettre en œuvre pour les filles soient secourues. Mais la plupart des experts ne se font guère d’illusion.
Se fondant notamment sur le témoignage de certaines rescapées, l’ONG Amnesty International affirme que les filles ont été séparées, que certaines sont devenues des esclaves sexuelles et, étant donné qu’elles n’étaient pas toutes musulmanes, les chrétiennes ont été converties de force et que d’autres ont subi des mariages forcés. Plusieurs d’entre elles ont été endoctrinées pour devenir des combattantes et commettre des atrocités et celles qui refusent sont tuées ou se suicident pour y échapper.
Selon les organisations de défense des droits de l’homme, Boko Haram a enlevé plus de 2 000 personnes depuis quatre ans, dont un demi-millier ont été libérées ces derniers mois. Amnesty International a comptabilisé 38 enlèvements de masse par la secte depuis le début 2014.