Une plainte a été déposée mercredi dernier devant les CAE (Chambres Africaines Extraordinaires) basées à Dakar, le tribunal spécial africain qui juge l’ancien président tchadien Hissène Habré. Cette plainte accuse l’actuel président tchadien Idriss Déby Itno de « crimes de génocide, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et tortures ».
Les auteurs de cette plainte sont des Tchadiens qui accusent le président tchadien d’actes de tortures et d’exécutions de prisonniers de guerre. Les faits remonteraient à l’époque où Idriss Déby était dans le maquis, soit entre 1982 et 1990, jusqu’à sa prise de pouvoir le 1er décembre 1990. Le président Déby est accusé d’avoir tué, personnellement, des individus. Des personnes auraient été torturées, exécutées, brûlées à vif et jetées aux animaux sauvages. L’avocat des plaignants, Me Mbaye Jacques Ndiaye a déclaré que ses clients avaient saisi les Chambres du fait de leur compétence pour juger ces évènements. Cependant, il est très probable que la plainte déposée cette semaine soit jugée irrecevable par le tribunal. L’article 17 alinéa 3 du statut de cette juridiction stipule que les poursuites devant les Chambres ne peuvent être initiées que par le Procureur général. De plus, la phase d’instruction est aujourd’hui clôturée et la Chambre d’instruction a été dissoute.
Le procès de Hissène Habré devant les CAE, premier procès d’un ancien président africain à se tenir sur le continent, s’était ouvert le 20 juillet dernier avant d’être ajourné dès le lendemain au lundi 7 septembre prochain. Cet ajournement avait pour objectif de donner le temps aux trois avocats commis d’office de prendre connaissance du dossier, après que Hissène Habré ait récusé son équipe de défense.