Les exigences d’adaptation pour mieux lutter contre une menace terroriste de plus en plus présente ont forcé les services secrets africains à revoir en profondeur leur politique de renseignement. Et dans cette révolution, l’usage des drones séduit.
Le Niger est actuellement le seul pays du Sahel à posséder des drones, en plus des avions français et américains qui stationnent dans la capitale Niamey et dans le nord du pays. Malgré les tensions que cette présence militaire étrangère suscite dans le pays, ces atouts sont indispensables aux autorités nigériennes dans leur traque des djihadistes. C’est une réelle transformation pour les services de renseignements nigériens longtemps focalisés sur les « ennemis de l’intérieur », à savoir les opposants, mais aussi les rebelles touaregs. Les services de renseignements nigériens ont désormais les yeux rivés vers la Libye, le Mali et le Nigéria.
Dans une toute autre finalité, la NNPC (Nigerian National Petroleum Corporation) a annoncé ce mois-ci un plan de déploiement de drones pour la surveillance des activités des navires pétroliers dans le pays. Premier producteur de brut d’Afrique, le Nigéria voit son chiffre d’affaires fortement réduit par les vols de pétrole, devenus un problème récurrent dans le pays, et les attaques sur les oléoducs. Un rapport de 2013 du groupe de réflexion Chatham House estime que ces vols équivalent à 5% de la production journalière du Nigéria. Le Nigéria espère mettre un terme au vol de pétrole brut d’ici huit mois.
Enfin, en Afrique du Sud, un débat a actuellement lieu pour sur le cadre réglementaire de l’utilisation légale des drones dans l’espace aérien civil. Au Kenya, le comité sénatorial du pays a récemment rendu public son intention d’utiliser des drones ainsi que la vidéosurveillance pour lutter contre les vols de bétail.