Ahmad Al-Faqi Al-Mahdi, un Touareg malien leader d’un groupe islamiste malien lié à Al-Qaïda, a été remis samedi à la Cour Pénale Internationale (CPI) aux Pays-Bas, dans le cadre de la première instruction par la cour, d’un dossier concernant la destruction d’édifices religieux et de monuments historiques.
Ce Touareg est le premier suspect arrêté dans l’enquête ouverte début 2013 au Mali portant sur les exaction commises par les groupes djihadistes liés à Al-Qaïda qui avaient pris le contrôle du nord du Mali en mars-avril 2012, après la déroute de l’armée face à une rébellion à dominance touarègue.
Originaire de la région de Tombouctou, Ahmad Al-Faqi Al-Mahdi, remis samedi à la CPI, est soupçonné d’avoir joué un rôle actif dans le contexte de l’occupation de la ville de Tombouctou. Il aurait pris la tête d’une « brigade des mœurs », en étroite collaboration avec les leaders des deux groupes armés « Ansar Dine et AQMI », qui avait fonctionné entre mai et septembre 2012.
Il est également soupçonné par la CPI d’avoir participé à l’exécution de décisions prises par le Tribunal islamique de Tombouctou. Il est concrètement accusé du crime de guerre consistant à « diriger intentionnellement des attaques contre deux bâtiments (neuf mausolées et une des trois plus importantes mosquées de la ville). Le mandat d’arrêt le concernant avait été émis le 18 septembre 2015. Aucune précision n’a été donnée sur la date ou les circonstances de son arrestation.
Ce procès est déjà en soi, une victoire, pour l’Unesco qui avait lancé l’année passée, un vaste programme de reconstruction de Tombouctou, et notamment de ses mausolées. Elle estime que tous les mausolées de la ville, 16 au total, seront reconstruits d’ici la fin de l’année.