A quelques jours de l’élection présidentielle en Guinée, la campagne reste tendue et les pronostics hésitants entre le président sortant, Alpha Condé, qui remet son mandat de 5 ans en jeu, et son principal concurrent Cellou Dalein Diallo, malheureux candidat au deuxième tour en 2010.
Comme il y a cinq ans, les observateurs estiment qu’il faudrait le recours à un deuxième tour pour départager les candidats. Même s’il y a sept candidats en lice, le président Alpha Condé et le candidat de l’opposition Cellou Dalein Diallo, restent les favoris des pronostics pour la présidentielle du 11 octobre.
Toutefois, le président sortant peut compter sur la division des rangs de l’opposition. Sidya Touré, l’un des plus importants alliés de Cellou Dalein Diallo, a mis fin à cette alliance en se présentant pour son propre compte à la présidentielle.
Sur le volet économique et social, le président-candidat fait prévaloir sa réussite à maintenir la croissance en dépit de l’épidémie d’Ebola, qui a fait quelque 2500 morts en moins de deux ans.
Des arguments aussitôt battus en brèche par l’opposition qui se désole qu’avec une croissance annuelle inférieure à 5%, la Guinée fait moins bien que la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire voisines, où ce taux est même supérieur à 7 %.
Toutefois, le plus grand risque reste lié à la tension électorale, avec les violences qui ont éclaté pour la deuxième fois depuis le début de la campagne. Des affrontements sont survenus le 2 octobre dans le sud-est de la Guinée, faisant un mort et 80 blessés.
Les violences ont opposé des communautés fidèles au président Alpha Condé et les partisans du candidat de l’opposition Cellou Dalein Diallo. Craignant une extension des conflits communautaires, les autorités locales de N’Zérékoré, ont instauré provisoirement le couvre-feu.
De son côté, la Mission d’observation électorale de l’Union européenne a tiré la sonnette d’alarme. Ces incidents « témoignent d’une atmosphère de campagne extrêmement tendue », assure la Mission européenne.