Les actifs liés aux fusions-acquisitions au niveau de l’Afrique subsaharienne ont totalisé plus de 23 milliards de dollars durant les neuf premiers mois de l’année en cours, soit une augmentation de près de 12% par rapport aux chiffres de 2014, selon un rapport publié lundi par l’agence de presse Thomson Reuters.
Jamais les fusions-acquisitions n’ont atteint un tel niveau en Afrique subsaharienne, une manne financière considérable due en partie à l’émergence des classes moyennes et à l’augmentation accrue des dépenses de consommation de ces dernières.
Cela reflète donc l’attrait de plus en plus important dont bénéficient les entreprises opérant en Afrique subsaharienne vis-à-vis des compagnies internationales.
Les spécialistes estiment que les fusions-acquisitions en Afrique subsaharienne ont entamé un virage important ces dernières années, avec un taux de croissance global à deux chiffres. Pour eux, cette augmentation du nombre de fusions-acquisitions permettra l’injection de fonds conséquents au niveau des économies locales, ce qui aura au final un impact direct sur l’amélioration des conditions de vie des populations africaines.
Paradoxalement à cette montée en puissance des fusions-acquisitions, l’émission des Eurobonds en Afrique subsaharienne a nettement régressé durant les neuf premiers mois de l’année 2015. Les Etats et les entreprises africaines ont en effet émis des obligations libellées en monnaie étrangère à hauteur de seulement 10,3 milliards de dollars, soit une régression de près d’un tiers par rapport à la même période en 2014.
Cette situation particulièrement préoccupante, notamment pour les Etats disposant d’une importante dette publique, a été principalement causée par la chute des prix des matières premières. Le cours mondial des denrées alimentaires de base ainsi que des minerais connait en effet une baisse constante depuis plusieurs mois, ce qui pousse en fin de compte les pays exportateurs de ces matières premières à s’endetter pour financer leurs dépenses.