Crash dans le Sinaï : la controverse continue

Le Caire et Moscou sont embarrassés par les déclarations des autorités britanniques et américaines qui ont laissé entendre que la cause du crash de l’avion de MetroJet, dans le désert du Sinaï, serait due à l’explosion d’une bombe.

Cinq jours après la catastrophe aérienne, la pire qu’ait jamais connu la Russie, les causes du crash de l’Airbus A321 de la compagnie charter russe Metrojet n’ont toujours pas été déterminées avec exactitude. Les pays occidentaux d’une part, l’Egypte et la Russie de l’autre, s’écharpent toujours sur les causes réelles de ce crash aérien qui a provoqué la mort de 224 personnes.

Washington et Londres soupçonnent qu’un engin explosif aurait été placé dans l’appareil avant son décollage samedi dernier de la ville balnéaire de Charm El Cheikh, une annonce qui vient contredire d’autres théories privilégiant la défaillance technique de l’appareil.

Plusieurs sources proches du dossier ont affirmé qu’aucun signal de détresse n’avait été lancé par les pilotes à bord de l’avion avant son crash. Une révélation qui vient conforter la thèse de l’attentat terroriste au profit de celle de l’accident technique.
Si toutefois l’enquête venait à démontrer une défaillance de l’appareil, les conséquences économiques pourraient s’avérer désastreuses pour la France, pays qui accueille le siège social du groupe Airbus. Pour s’assurer du bon déroulement de l’enquête, la France a d’ailleurs dépêché en début de semaine ses experts du Bureau d’Enquêtes et d’Accidents (BEA) sur place afin de mener leurs propres recherches.

L’Egypte, contrairement aux pays occidentaux, ne veut pas tirer de conclusions trop hâtives sur ce dossier brûlant. Pour les autorités égyptiennes, le défi est majeur car si l’enquête venait à révéler que le crash de l’Airbus A321 était dû à une explosion d’origine terroriste, c’est toute l’activité touristique qui en pâtirait. Le risque pour l’économie du pays est de voir la destination Egypte black-listée par les tours opérateurs internationaux, ce qui la priverait d’une manne financière considérable.