Les corps de quinze migrants africains tués par balle ont été trouvés dimanche en Egypte dans le désert du Sinaï, près de la frontière avec Israël, une découverte macabre qui relance le débat sur le transit de migrants subsahariens vers les pays occidentaux.
Les corps des victimes ont été trouvés au sud de la ville frontalière de Rafah, dans le Sinaï, une zone de passage des migrants africains vers Israël. D’après les autorités locales, cette tuerie pourrait avoir comme explication une révolte de migrants contre leurs passeurs.
Les observateurs estiment que les assassinats de migrants ont nettement augmenté dans cette région désertique depuis le soulèvement populaire qui a renversé le président Hosni Moubarak en 2011. Après cette date, la région du Sinaï est devenue une zone de non-droit, à cause notamment de la présence en moins grand nombre des forces de sécurité égyptiennes.
Depuis maintenant deux années, la situation sécuritaire dans le désert du Sinaï s’est davantage détériorée, et ce au profit des bandes criminelles et organisations terroristes qui y sont largement présentes, ont affirmé des sources sécuritaires égyptiennes basées dans le Sinaï. La zone où ont été retrouvés les migrants s’est d’ailleurs transformée en champ de bataille entre djihadistes et militaires de l’armée égyptienne.
Plusieurs groupes de migrants sont ainsi tués dans cette zone de passage tout au long de l’année. En juillet 2013, une demi-douzaine de migrants érythréens avaient ainsi été retrouvés morts dans la région de Rafah. L’enquête avait conclu que les contrebandiers qui les retenaient en otage les avaient exécutés par peur d’une révolte.
De nombreuses ONG internationales affirment en effet que les passeurs de migrants ont pour habitude de prendre en otages leurs soi-disant clients en attendant que leurs familles payent une rançon contre leur libération.