Les autorités tunisiennes ont annoncé mardi avoir adopté plusieurs mesures portant sur des changements au niveau de certaines institutions sécuritaires, des chamboulements qui interviennent une semaine après l’attentat meurtrier de Tunis revendiqué par la mouvance extrémiste Etat Islamiste (EI).
Dans un communiqué publié mardi, la présidence du gouvernement a indiqué que le secrétaire d’Etat en charge des affaires sécuritaires au ministère de l’Intérieur, Rafik Chelly, avait été démis de ses fonctions. Dans une déclaration à un site d’information, M. Chelly a précisé que cette décision s’inscrit dans le cadre de la décision prise par la présidence du gouvernement de supprimer le poste de secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur chargé de la sécurité et son remplacement. Les unités de sécurité, garde nationale et police confondues, seront désormais placées sous l’autorité du ministre de l’Intérieur sans passer par un secrétaire d’Etat.
D’après les observateurs, cette mesure qui intervient après de nombreux autres changements au niveau sécuritaire, vise principalement à réduire le nombre d’acteurs essentiels dans la prise de décision sur des questions stratégiques. Les forces de l’ordre qui sont désormais placées directement sous l’autorité du ministre de l’Intérieur, seront ainsi plus faciles à guider.
Suite à cette annonce, le ministère de l’Intérieur tunisiens a pour sa part fait état d’une série de nominations à la tête de plusieurs de ses services. Toutefois, malgré l’adoption de ces mesures visant à renforcer la sécurité sur le territoire tunisien, de nombreux spécialistes doutent de leur efficacité.
La Tunisie fait en effet face à une montée de la violence terroriste qui s’est illustrée par trois attaques très meurtrières en moins d’un an. Cette instabilité sécuritaire qui tendra à s’empirer au vu de la situation catastrophique régnant en Libye voisine, ne pourra pas être contrôlée uniquement avec ce genre de décisions politico-sécuritaires, estiment les spécialistes.