Un nouvel attentat terroriste est venu secouer jeudi la ville de Zliten, dans l’Ouest libyen, une attaque très meurtrière qui a fait plusieurs dizaines de morts et de blessés et relancé le débat sur l’urgence de trouver une solution politique pour réconcilier les deux gouvernements opposés afin de faire face à la menace terroriste de plus en plus grande en Libye.
Cet attentat terroriste sans précédent a directement visé un centre de formation de la police dans l’Ouest du pays, un acte non encore revendiqué mais qui a toutefois rehaussé le niveau de violence dans ce pays en proie au chaos politique et à l’anarchie sécuritaire.
L’attaque terroriste qui a visé la ville de Zliten, située à quelque 170 kilomètres à l’Est de Tripoli, a été menée à l’aide d’un camion-citerne bourré d’explosifs qu’un kamikaze a fait détoner près du centre de formation de la police.
Au moment de l’attaque, près de 300 personnes, dont une majorité de garde-côtes libyens, se trouvaient dans l’enceinte du campus de formation. Pour les observateurs, le mode opératoire de cette attaque meurtrière n’est ni l’œuvre des milices contrôlant Tripoli, ni celle du gouvernement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale.
Les soupçons se portent sur la seule entité capable de telles atrocités et ayant les moyens et les motivations de mener une telle attaque en Libye: l’organisation terroriste dite Etat Islamique (EI). La mouvance djihadiste dispose en effet d’un large réseau en Libye.
Outre la ville de Syrte, située à l’Ouest de Zliten, qu’elle contrôle d’ailleurs entièrement, plusieurs autres régions du pays sont tombées dans son giron. Depuis le début de la semaine, les combattants de l’EI ont mené des offensives contre d’importants terminaux pétroliers dans le pays.
La nouvelle attaque terroriste qui a coûté la vie à au moins 55 personnes à Zliten pourrait donc confirmer les inquiétudes qui planent sur les désirs d’expansion de la branche libyenne de l’Etat Islamique.
Les deux Parlement rivaux qui se disputent la légitimité en Libye ont été une nouvelle fois appelés, mercredi, par l’ONU pour s’unir autour de l’accord politique signé le 17 décembre 2015 à Skhirat, au Maroc, afin de mettre fin à l’anarchie qui s’entend dans le pays.
Pour l’émissaire onusien Martin Kobler, chaque jour qui passe sans entériner l’accord inter-libyen de Skhirat est un jour de gagné pour le groupe terroriste Etat islamique.