Des affrontements inter-ethniques dans un camp de réfugiés supervisé par l’ONU au Soudan du Sud ont fait au moins 18 morts mercredi, dont deux employés de Médecins sans frontières (MSF), signe que la réconciliation est loin d’avoir gagné les cœurs des sud-soudanais malgré le récent accord de paix entre le président Salva Kiir et son rival Riek Machar.
Les violences ont éclaté entre des jeunes de deux ethnies rivales, les Shilluk et les Dinka, dans le site de protection des civils de Malakal, la capitale de l’Etat pétrolier du Haut-Nil (nord-est du Soudan du Sud). Avec plus de 47000 personnes, le camp de déplacés de Malakal est le plus grand des 6 sites administrés par les Nations unies.
Ces camps ont été créés pour accueillir quelque 200.000 civils ayant fui la guerre civile qui a éclaté en 2013 entre le président Salva Kiir et son vice-président Riek Machar. Vendredi 19 février, les violences continuaient encore avec des échanges de tirs entre les deux camps. Dans la nuit de jeudi, des dizaines de blessés ont été soignés par le personnel de MSF, alors que d’autres victimes continuaient d’arriver vendredi.
Des centaines de femmes et d’enfants se sont réfugiés à l’intérieur de l’hôpital tenu par MSF. L’organisation a beau rappeler que ce site devait rester « un lieu de refuge respecté par toutes les parties au conflit », les combats se poursuivaient.
Face à une situation qui menace de dégénérer, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon s’est voulu ferme. « Toute attaque visant des civils, les locaux de l’ONU et les Casques bleus peut constituer un crime de guerre ».
Ban Ki-moon a aussi « mis en garde toutes les parties contre la tentation d’attiser les querelles ethniques » et leur a demandé « de s’abstenir de toute action ou déclaration qui pourrait faire monter la tension ».