Les Etats Unis ont-ils décidé de mettre à exécution les menaces d’intervention occidentale en Libye après le raid mené vendredi contre un camp de l’EI à Sabratha, à 70 km à l’ouest de Tripoli, qui a fait plus de 40 morts ?
La question se pose au vu de la cible de l’aviation américaine, un bâtiment abritant des djihadistes, et dans lequel aurait péri un chef de l’organisation terroriste. En tout, 41 personnes ont été tuées dans l’attaque américaine, selon un communiqué du conseil municipal de Sabratha. La plupart sont de nationalité tunisienne, où ils viennent rejoindre les camps d’entrainement de l’organisation de l’Etat Islamique en Libye.
Un responsable militaire américain a affirmé que le bâtiment détruit abritait le jihadiste tunisien Noureddine Chouchane, qui serait «probablement » mort dans le raid. Il s’agit d’un chef jihadiste que les Etats unis accusaient d’être impliqué dans les attaques terroristes de 2015 en Tunisie. Les attaques terroristes contre les sites touristiques du Bardo et de Sousse, en mars et juillet 2015, avaient fait plusieurs dizaines de morts parmi les touristes étrangers, essentiellement européens.
Le raid américain de ce vendredi est le deuxième que les Etatts unis mènent en l’espace de trois mois contre des cibles de l’EI en Libye. Mais c’est le premier qui vise la ville de Sabratha, tombée sous le contrôle des milices islamistes de Fajr Libya (aube de la Libye).
Il s’agit de la même coalition qui a pris le contrôle de Tripoli en août 2014, et qui s’oppose au gouvernement d’union nationale formé par Fayez al-Sarraj, dans le sillage de l’accord politique, signé fin décembre dernier à Skhirat, au Maroc, sous l’égide des Nations unies.
Si le raid américain de vendredi ne préfigure pas nécessairement une campagne de grande ampleur en Libye, du moins lance-t-il un message à l’EI et aux autres groupes armés qui profitent du chaos politique et sécuritaire pour renforcer leurs positions, estiment les observateurs.