Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) a revendiqué mercredi l’attaque de l’avant-veille contre l’hôtel Nord Sud de Bamako, qui abritait des agents de la mission européenne chargés de la formation des forces armées maliennes (EUTM), ce qui pose la question de l’audace grandissante des groupes terroristes qui font peser une menace permanente sur le Mali.
Au cours de l’attaque de lundi, l’un des assaillants qui a tenté de forcer l’entrée de l’hôtel, a été abattu par les gardes Maliens chargés de la sécurité extérieure du bâtiment. Aucune perte n’a été déplorée du côté des forces Maliennes ou des membres de l’EUTM. Toutefois, les arrestations qui ont suivi cette attaque ont permis de retrouver des éléments qui seraient proches de l’assaillant tué.
Ils portaient au moment de leur interpellation des pistolets mitrailleurs, des grenades et des chargeurs. Autant d’indicateurs sur la capacité des groupes jihadistes armés à se déplacer facilement à l’intérieur même de la capitale, alors que le Mali vit toujours sous l’état d’urgence.
Une situation d’autant plus inquiétante qu’elle accrédite les critiques dirigées contre les services de sécurité, accusées de laxisme. L’hôtel abritait le QG de l’EUTM, ce qui illustre la détermination des jihadistes. Les islamistes extrémistes ne se limitent plus aux seules attaques contre les forces maliennes et étrangères dans le nord désertique du pays. Ils deviennent plus entreprenant, n’hésitant pas à s’en prendre à des positions très sécurisées.
Les terroristes semblent vouloir capitaliser sur l’attaque terroriste contre l’hôtel Radisson à Bamako, qui avait fait 22 morts en novembre 2015. Ainsi, les diverses unités combattantes d’AQMI, les fameuses « katibas » cibleraient désormais autant les forces de sécurité que les civils, les cibles moues. Le nombre de victimes est une garantie du fort impact médiatique.
Cette stratégie fait apparemment le jeu des filiales d’AQMI, Al-Mourabitoune, Ansar Dine et autres Front national de libération du Macina…