Les protestations de rues contre l’élection du président sortant Sassou Nguessou à la tête du pays sont de plus en plus nombreuses à Brazzaville, une situation tendue qui met la pression sur le dirigeant congolais et son cercle rapproché.
Malgré ses trois longues décennies de présidence, jamais le président congolais Denis Sassou Nguessou n’aura été aussi proche d’une destitution populaire que durant cette fin de mois de mars. Les manifestations contre sa réélection à la tête du pays ne font qu’enfler depuis près d’une semaine.
Les résultats de la présidentielle du 20 mars 2016 donnent le président sortant vainqueur avec un peu plus de 60% des votes. Un score qui reste néanmoins à confirmer par la Cour Constitutionnelle. En attendant cette confirmation, l’opposition congolaise a décidé de prendre les devants en appelant et en organisant des manifestations monstres pour protester contre cette victoire contestée.
L’opposition, qui remet en cause la victoire de Denis Sassou Nguessou a d’ailleurs lancé un débat national sur la crédibilité du scrutin de la semaine passée et sur ses résultats.
Quatre des principaux candidats à la présidence ont, par ailleurs, signé un pacte électoral appelant le peuple congolais à contester les résultats de cette élection. D’après eux il convient d’organiser d’importantes actions de protestation pacifique afin de forcer le pouvoir à lâcher prise sur le verdict du suffrage.
Pour les spécialistes, cette situation est comparable à celle vécue par la Côte d’Ivoire six ans plus tôt. Lors des élections présidentielles de 2010 qui avaient opposé Laurent Gbagbo à Alassane Ouattara, une contestation populaire avait débouché sur une guerre civile entre les clans des deux candidats à la présidence.
Plusieurs centaines de personnes avaient d’ailleurs péri lors des violences post-électorales. Les observateurs craignent donc que le Congo connaissent à terme le même scénario si aucun compromis n’est trouvé entre l’opposition et le parti au pouvoir.