Le président nigérian, Muhamadu Buhari célébrait ce lundi, le premier anniversaire de sa victoire à l’élection présidentielle au Nigeria avec 53% des voix.
La journée a été l’occasion pour la présidence de présenter ses réalisations en matière de lutte contre la corruption qui reste la priorité des priorités du gouvernement de Buhari.
Le président Muhamadu Buhari avait promis à l’annonce de son élection il y a un an, une amélioration radicale de la société, passant principalement par la lutte contre la corruption.
La présidence a annoncé que, depuis l’été dernier, près de 300 sociétés et personnalités ont été épinglées et que près de 5 millions de dollars ont pu être récupérés auprès de sociétés et d’individus inculpés.
L’affaire la plus importante dans cette campagne de lutte contre la corruption est celle visant l’ancien directeur de la sécurité nationale, Samba Dasuki, qui est accusé d’avoir détourné plus de 2 milliards de dollars à travers des contrats d’armement.
Une source de la présidence a avancé que Muhamadu Buhari aurait fait rapatrier dernièrement 200 millions de dollars détournés par d’anciens ministres et dissimulés dans des affaires à Dubaï aux Emirats Arabes Unis. Le bras armé du gouvernement dans cette campagne est l’EFCC, la Commission des crimes économiques et financiers, qui compte près de 3 000 membres-enquêteurs.
Mais si cette campagne contre la corruption séduit, notamment parmi les jeunes, elle laisse une partie des observateurs dubitatifs quant à sa portée et ses retombées. Tout d’abord, les principaux barons de la coalition présidentielle ne soutiennent pas le président dans cette lutte, ce qui l’isole politiquement. Ensuite, Muhammadu Buhari est confronté à un problème structurel. Le système judiciaire n’est pas totalement prêt pour traiter ce type de dossiers financiers délicats, un élément qui explique en partie que, jusqu’à présent, il n’y a eu aucune condamnation pour des actes de fraudes.