Le 27eme sommet des chefs d’Etats de l’Union Africaine (UA) qui s’est ouvert dimanche à Kigali a été marqué par plusieurs événements marquants, notamment celui de l’annonce de la réintégration du Maroc au sein de l’organisation panafricaine après plus de 32 ans d’absence.
Le souverain marocain, Mohammed VI, a en effet annoncé dimanche dans un message adressé à l’UA que son pays allait désormais entamer les procédures officielles pour réintégrer l’organisation. Une annonce qui en a surpris plus d’un, et pour cause, depuis plus de trois décennies le Maroc est resté à l’écart des sommets de l’UA.
Ce retrait avait été décidé après l’admission au sein de l’organisation africaine de la RASD, la république Sahraouie prônée par le Polisario avec le soutien de l’Algérie. La RASD avait réussi à intégrer l’Union panafricaine en 1984, suite à un lobbying intensif de la part de l’Algérie.
Afin d’exprimer son opposition à cette admission, le Maroc avait décidé de claquer la porte de l’organisation. Malgré cette sortie fracassante, aucune inflexion de la part de l’UA n’était intervenue pour trancher sur ce dossier sensible qui continue d’empoisonner les relations entre le Maroc et l’Algérie.
Aujourd’hui, en décidant de réintégrer l’UA, le Maroc opère un changement radical de stratégie sur le dossier du Sahara Occidental. En effet, au lieu de se confiner dans une confrontation sans issue avec l’Algérie, le Maroc espère désormais faire bouger les choses de l’intérieur de l’organisation panafricaine.
Dans sa missive à l’UA, le Roi Mohammed VI n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler que la supposée RASD n’est pas un Etat, encore moins souverain. Ni l’ONU, ni la Ligue Arabe, ni encore l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) ne reconnaissent la république du Polisario. De plus, pas moins de 34 pays sur 54 au sein de l’UA ne reconnaissent pas cet Etat sahraoui purement théorique.
Les observateurs estiment que ce changement de stratégie du Maroc pourrait s’avérer payant dans les années à venir, puisque le pays aura un poids de taille au niveau des décisions politiques que prendra l’UA.