L’attaque contre le camp militaire de Nampala, dans le centre du Mali, qui a fait 17 morts et 35 blessés parmi les soldats maliens mardi, pose un nouveau défi aux autorités, celui de la dispersion géographique de la violence, qui ne se limite plus uniquement au nord du Mali.
Nampala est en effet située à quelque 500 km de Bamako, sur la frontière avec la Mauritanie. Une donnée qui pourrait conférer une certaine crédibilité à la revendication de l’offensive par le mouvement peul ANSIPRJ, (Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice).
Il s’agit d’un groupe armé qui s’est fait connaître récemment, mais qui rejette toute appartenance à la mouvance jihadiste et toute velléité indépendantiste.
Pourtant, confrontées à une insurrection jihadiste depuis trois ans, les autorité de Bamako ne voient dans l’attaque du camp de Nampala qu’une opération « terroriste coordonnée ». De fait, l’offensive contre la base militaire a été également revendiquée par le groupe djihadiste malien Ansar Dine.
La responsabilité de cette attaque sans précédent depuis plusieurs mois, laisse les observateurs dubitatifs. Surtout que les spécialistes doutent de la capacité du groupe ANSIPRJ de mener une attaque de cette ampleur. Le mouvement peul de création toute récente, ne dispose ni des moyens militaires, ni des effectifs indispensables pour attaquer un camp militaire.
D’où les doutes qui émergent sur cette double revendication. S’agit-il d’une manœuvre de diversion ou d’une stratégie d’élargissement de l’aire géographique des attaques jihadistes au-delà du Nord du pays.
Les autorités maliennes tentent d’analyser le modus operandi et les moyens utilisés par les assaillants pour y voir plus clair. Elles peuvent compter sur l’expérience et le soutien de plus de 11.000 casques bleus de la Minusma et des forces françaises présentes dans le pays depuis trois ans dans le cadre de la lutte antiterroriste.