Libye: Assiégés de toutes parts, les rebelles islamistes intentent des attaques en série

En moins d’une semaine, quatre attaques à la voiture piégée ont été lancées à Benghazi, ville de l’Est libyen où se déroule depuis deux ans d’intenses combats entre d’un côté les forces loyales au général Haftar, et de l’autre les rebelles islamistes.

La dernière explosion en date remonte d’ailleurs à mardi dernier. Elle aurait fait selon le dernier bilan officiel 22 morts et plusieurs dizaines de blessés. Cette explosion vient boucler une série d’attentats qui ont eu lieu durant ces derniers jours et qui avaient pris pour cible les militaires affiliés au général Haftar. Commandité par les rebelles islamistes de Benghazi, ces attentats meurtriers représentent pour les spécialistes un aveu de défaite. La progression fulgurante des troupes du général Haftar a en effet laissé très peu de marge de manœuvre au Conseil de la Choura, la coalition islamiste qui dirigeait jusqu’à récemment la ville de Benghazi.

C’est d’ailleurs le Conseil de la Choura qui a revendiqué cette dernière attaque meurtrière. Composé d’une coalition de milices islamistes dont fait partie Ansar Al Charia, un groupe proche d’Al Qaida, le Conseil de la Choura est en affrontement direct avec les forces du général Haftar. Sans parvenir à reprendre le contrôle de la totalité de Benghazi, ces dernières ont néanmoins conquis d’importants pans du territoire. La ville de Benghazi, théâtre d’une guerre sans merci entre ces deux camps peine à se redresser, au même titre que les autres villes du pays comme Syrte ou Tripoli, situées au Nord-Ouest de la Libye.

Le Gouvernement d’Union Nationale (GNA), qui a pris ses marques depuis seulement quelques mois, est lui aussi livré à une guerre sans merci contre les islamistes des villes de l’Ouest libyen. Toutefois, ce dernier à l’inverse des forces du général Haftar, s’oppose principalement aux combattants de la branche libyenne de l‘Etat Islamique (EI). Les affrontements réguliers entre ces nombreuses factions ont mis à mal tous le pays. Selon les observateurs, il faudra peut-être plusieurs décennies pour recouvrer une situation sécuritaire normale.