Malgré un retour progressif au calme vendredi à Libreville, les forces de l’ordre gabonaises restaient en alerte à cause des protestataires contre les résultats des élections présidentielles de samedi dernier, qui ont abouti à la réélection d’Ali Bongo Ondimba, d’une courte tête, face à son concurrent Jean Ping.
Les violences de mercredi et jeudi ont profondément marqué le paysage de Libreville. Dans la capitale gabonaise, les principales artères de la ville sont jonchées de débris. Un climat de désolation qui intervient après les heurts entre les forces de l’ordre et les manifestants hostiles à la victoire d’Ali Bongo Ondimba.
Malgré l’accalmie relative dans la capitale vendredi matin, la situation reste crispée. Le ministre de l’intérieur Pacome Moubelet Boubeya avait d’ailleurs annoncé, jeudi soir, que plus d’un millier de casseurs avaient été interpellés dans tout le pays. Une annonce qui sonne comme un avertissement pour les protestataires obstinés.
Après le scrutin de samedi qui s’est déroulé dans le calme, la situation s’est inversée mercredi à l’annonce de la victoire d’Ali Bongo Ondimba. Le président sortant qui a été crédité de 49,80 % des voix a devancé de moins de 6 000 votes son challenger Jean Ping. Ce dernier a aussitôt demandé un recomptage des voix et appelé ses partisans à défendre coûte que coûte sa victoire.
Une partie du siège de l’Assemblée nationale à Libreville a été incendié et le bâtiment de la télévision nationale saccagé. Les commentateurs sur place assurent que les contestataires, le plus souvent des pro-Ping, profitent de cette période post-électorale pour piller et dévaster les magasins et bâtiments.
Inquiète d’une détérioration de la situation, la communauté internationale a appelé au calme. Un appel qui n’a eu que peu d’écho chez les partisans de Jean Ping. Mais les observateurs estiment que ce climat de tension pourrait sévir pendant encore plusieurs jours, à l’image des élections de 2009.