Le gouvernement tchadien a adopté jeudi des mesures d’urgences pour pallier à la crise économique que traverse actuellement le pays, une initiative qui risque toutefois d’envenimer le climat social déjà très tendu dans le pays.
Des coupes budgétaires opérées dans plusieurs ministères et établissements étatiques seront ainsi mises en œuvre dans les semaines qui suivent. Au total, ce sont 16 mesures de crise qui vont être appliquées par l’exécutif tchadien. Elles concernent non seulement les institutions publiques tchadiennes, mais aussi et surtout les fonctionnaires.
A titre d’exemple, les députés de l’Assemblée nationale devront concéder la moitié de leurs indemnités, alors que les agents de la fonction publique nommés par décret devront, quant à eux, renoncer à 80% de leurs salaires. Des mesures drastiques prises par le Conseil des Ministres mais qui risquent néanmoins de créer des remous au sein de la fonction publique.
Ainsi, après plusieurs années fastes, le gouvernement tchadien a décidé de renverser la vapeur en réduisant ses dépenses incompressibles. Le but étant de ne pas aggraver le déficit budgétaire, déjà très important. En 2016, le déficit du budget général de l’Etat tchadien avait été revu à la hausse à plus de 181 milliards de Francs CFA, l’équivalent de 362 millions de dollars américains.
Une situation qui explique la nécessité de la décision prise par le gouvernement de réduire son train de vie fastueux. Or, la majorité des fonctionnaires étatiques voient d’un très mauvais œil cette coupe dans les dépenses de l’Etat. D’après eux, le but n’est pas de minimiser les dépenses de l’Etat tchadien. Le gouvernement veut recruter davantage de fonctionnaires tout en gardant le même niveau de charges salariales. Une accusation qui n’est pas sans fondement, puisque le gouvernement à laissé entendre que l’année 2016 sera marquée par le recrutement de près de 19 000 agents dans les institutions publiques.