Au lendemain de l’annonce de sanctions financières américaines contre deux hauts responsables militaires congolais, Kinshasa a accusé jeudi, l’administration américaine de « préparer le chaos en République démocratique du Congo ».
Il apparaît « clairement qu’en revisitant l’histoire, ce schéma correspond à celui qui a conduit au chaos de pays comme la Libye ou le Sud-Soudan, aujourd’hui menacés de disparition», accuse Lambert Mende, le ministre congolais, porte-parole du gouvernement dans un communiqué. « A la lumière de ces initiatives cavalières (…) à l’endroit de l’un ou l’autre de ces officiers, le gouvernement s’interroge sur la logique et les motivations des autorités américaines », a-t-il ajouté.
Et le porte-parole d’ajouter : « la RDC ne voudrait pas alourdir le tribut à payer aux adeptes des ingérences extérieures attentatoires à son auto-détermination », faisant référence à « l’ignoble assassinat de son élu Patrice Emery Lumumba », éphémère Premier ministre du pays à son accession à l’indépendance le 30 juin 1960.
En milieu de semaine, le Trésor américain avait décidé de geler les avoirs de deux généraux de l’armée et de la police de la RD Congo, pour leurs rôles dans la répression des « libertés et droits politiques du peuple congolais » et pour les entraves au processus démocratique dans le pays. Le gouvernement américain dit redouter que des violences replongent la RDC dans l’instabilité, alors que le pays a été ravagé par deux guerres (1996-1997 et 1998-2002).
Dans la foulée, les Etats-Unis ont ordonné aux familles du personnel diplomatique américain en poste en République démocratique du Congo, de quitter le pays à partir du 29 septembre, en raison d’une recrudescence des violences. « Le risque de troubles civils est élevé à Kinshasa et dans d’autres grandes villes », écrit le département d’Etat américain dans un communiqué.
Les « très médiocres infrastructures de transport dans le pays et les mauvaises conditions sécuritaires empêchent l’ambassade américaine de fournir des services consulaires ailleurs qu’à Kinshasa », insiste le communiqué de Washington.