Le chef d’Etat nigérien Mahamadou Issoufou a opéré un large remaniement gouvernemental après le mariage du MNSD avec le parti présidentiel, une initiative qui permettra au parti au pouvoir d’asseoir encore plus son autorité sur la vie politique dans le pays.
Ce sont au total 42 nouveaux ministres qui ont été annoncés mercredi à la télévision nationale. Une équipe de choc qui compte six nouveaux membres issus de l’ancienne opposition nigérienne. La formation de ce nouveau gouvernement d’union nationale, même si elle ne changera probablement pas grand choses aux affaires courantes du gouvernement, aura au moins le bénéfice de faire taire une partie de l’opposition.
Le Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD), le parti de Seïni Oumarou, troisième à la présidentielle de février dernier, s’était en effet fermement opposé au chef de l’Etat Mahamadou Issoufou lors du scrutin présidentiel.
Pour les observateurs, la manœuvre opérée par le MNSD était simplement destinée à obtenir des portefeuilles ministériels. Mais pour les leaders du MNSD, la réponse positive à l’appel du président Issoufou pour la formation d’un gouvernement d’union nationale se justifie par le « souci de mettre en avant les intérêts supérieurs du pays ».
Le MNSD avait dirigé le Niger de 1999 à 2010, avant de laisser place à l’actuel parti au pouvoir, le PNDS Tarayya. Ce remaniement gouvernemental a vu notamment le départ de Hassouni Massaoudou du ministère de la défense pour celui des Finances. Un changement de poste très commenté et qui intervient au lendemain des attaques rebelles de Tazalit et de Koutoukalé qui ont fait plusieurs morts.
Ce changement s’inscrit également dans le sillage de l’enlèvement d’un ressortissant américain à Abalak. Le nouveau ministre de la Défense, Kalla Moutari devra en outre s’atteler à la tâche de la réforme de l’armée qui reste sous forte pression à cause des attaques rebelles régulières dans plusieurs régions du pays.