La CPI n’a plus la cote en Afrique, dont des pays comme le Burundi ou encore l’Afrique du Sud ont annoncé leur retrait de la Cour Pénale Internationale, une situation qui traduit un malaise certain sur le Continent à l’égard d’un tribunal jugé très sélectif et partial.
Un an après avoir menacé de quitter la CPI, l’Afrique du Sud a notifié vendredi aux Nations Unies son retrait du Statut de Rome. C’est ce qui vient d’être fait par la ministre sud-africaine des Relations Internationales, Maite Nkoana Mashabane, dans une lettre adressée à l’ONU.
Pretoria estime que « ses obligations au regard de la résolution pacifique des conflits étaient parfois incompatibles avec l’interprétation donnée » par la CPI, d’où sa décision de quitter la CPI. Cette initiative, comme le veut le droit international, sera effective dans un an.
Pour les observateurs, cette décision est une manœuvre purement politique de la part du clan de Jacob Zuma. Le président sud-africain avait en effet à plusieurs reprises défié l’autorité de la CPI sur des dossiers sensibles.
Ce fut notamment le cas en juin 2015, lors de la tenue d’un sommet de l’UA à Johannesburg. Jacob Zuma avait à l’époque autorisé le président soudanais Omar El Béchir à quitter le territoire sud-africain malgré une décision d’un tribunal à Pretoria qui le lui interdisait.
Jacob Zuma est donc passé outre la décision de la CPI et de la communauté internationale. Ce genre d’imbroglios, qui ne sont pas l’apanage de la seule Afrique du Sud, deviennent courants sur le continent noir.
De nombreux spécialistes africains estiment que la CPI dont le périmètre couvre l’ensemble des cinq continents, reste curieusement focalisée au niveau des pays d’Afrique uniquement. Une situation d’autant plus alarmante pour la crédibilité de la CPI que de plus en plus de pays africains sont enclins à se retirer du Statut de Rome, à l’image du Burundi en encore de l’Afrique du Sud.