Le président de la RCA, Faustin Archange Touadéra était jeudi dans la capitale tchadienne, pour une visite officielle qui intervient dans un contexte de préoccupations sécuritaires régionales exacerbées par le retrait de la Centrafrique des soldats de la mission française Sangaris.
Alors que la République Centrafricaine fait face à un regain de violence dans plusieurs régions du pays, le dirigeant centrafricain cherche le soutien du Tchad dans le processus de réconciliation nationale en RCA. Le président tchadien Idriss Déby Itno a été prompt à saluer le courage de son homologue centrafricain qui, a-t-il dit « prend toujours l’initiative de venir à chaque fois consulter le Tchad sur les questions de paix et de sécurité ».
Les dirigeants des deux pays voisins se sont d’ailleurs longuement entretenus jeudi, affichant leur satisfaction à l’issue de leurs consultations sur la situation sécuritaire dans la région. Les violences inter-ethniques régulières en RCA ont non seulement dévasté le pays, mais impactent désormais également les pays voisins comme le Tchad.
Les observateurs craignent que cette crise sécuritaire ne s’aggrave du fait du retrait progressif des militaires français basés en RCA. La France a en effet officiellement retiré ses contingents du sol centrafricain au début du mois de novembre.
Et avec la fin de la mission française Sangaris, les craintes ont redoublé de voir le pays sombrer de nouveau dans le chaos des violences inter-ethniques et inter-religieuses.
De nombreuses personnalités politiques centrafricaines avaient critiqué le départ précipité de la force Sangaris, alertant sur le risque d’aggravation de la situation sécuritaire en RCA. Le président de l’Assemblée nationale centrafricaine Abdoul Karim Meckassoua avait résumé la situation en déclarant, lors d’une séance au parlement: « cette décision intervient dans un contexte plus que préoccupant pour notre pays ».