Le ministre de l’Intérieur gabonais Lambert Matha a annoncé samedi le report des élections législatives pour « cas de force majeure », une décision qui a fait couler beaucoup d’encre et laissé l’opinion publique dans l’expectative.
Initialement prévues pour le mois de décembre 2016, ces élections législatives ont été reportées pour le 29 juillet 2017 au plus tard. La raison invoquée par le gouvernement gabonais a été l’insuffisance des dotations financières prévues à cet effet.
C’est la Cour Constitutionnelle qui a d’ailleurs décidé de reporter ce scrutin. L’institution constitutionnelle gabonaise a en effet pris en compte des dépenses imprévues consécutives aux violences enregistrées à l’issue de l’élection du président Ali Bongo en septembre dernier.
Les manifestations engendrées par la victoire d’Ali Bongo Ondimba avaient provoqué d’importants dégâts matériels, notamment au niveau du mobilier urbain. A cet effet, d’importants travaux de réhabilitation ont été entrepris par les autorités publiques, ce qui a eu pour conséquence d’augmenter considérablement les dépenses étatiques.
Une autre raison a également pesé sur la balance lors du report de ces législatives. Jean Ping, l’opposant d’Ali Bongo Ondimba refuse en effet toujours d’admettre sa défaite, ce qui compromet quelque peu l’organisation d’un scrutin législatif « apaisé ».
Les observateurs avaient anticipé en estimant que si toutes les conditions n’étaient pas réunies, il est peu probable que les autorités gabonaises organisent ces législatives dans les temps prévus. Le climat social au Gabon reste quelque peu tendu du fait de la période poste-électorale liée à la victoire d’Ali Bongo Ondimba à la présidentielle de septembre.
Afin de ne pas exacerber davantage la situation, le gouvernement gabonais a donc préféré reporter ces législatives. Toutefois, malgré ce report le premier ministre Lambert Matha s’est engagé à « prendre toutes les mesures appropriées pour respecter » le nouveau délai fixé.