Le Roi du Maroc Mohammed VI et le président nigérian Muhamadu Buhari ont lancé, samedi à Abuja, un projet de construction d’un gazoduc reliant les deux pays sur près de 5000 km, une première continentale qui bénéficiera non seulement aux relations économiques entre les deux puissances africaines, mais aussi à celles des pays d’Afrique de l’Ouest traversés par le pipeline.
Le ministre marocain des Affaires Etrangères Salaheddine Mezouar, qui fait partie de la forte délégation d’officiels et d’opérateurs économiques accompagnant le roi dans sa visite à Abuja, ce projet est appelé à relier les ressources gazières du Nigeria avec plusieurs autres pays d’Afrique de l’Ouest jusqu’au Maroc.
Marquant une première au niveau africain, cette méga-infrastructure gazière permettra de répondre aux besoins énergétiques et financiers tant pour la partie marocaine que pour le Nigeria. En effet pour le Maroc, ce projet permettra de diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz.
Démuni de ressources pétrolières ou gazières, le Maroc est obligé d’importer la quasi-totalité de ses besoins en hydrocarbures. Toutefois, ces importations lui coûtent cher du fait du froid diplomatique qui prévaut actuellement avec l’Algérie voisine riche en gaz, à cause du conflit autour du Sahara.
Le Nigeria sort également gagnant de ce partenariat. L’unique moyen par lequel le Nigeria exporte actuellement son brut et son gaz est le transport maritime. La construction de ce pipeline géant permettra donc de diminuer considérablement les coûts d’exportation du gaz produit dans le Golfe de Guinée et orienté vers les marchés de l’Europe.
D’après des sources proches du dossier, ce gazoduc vise dans une large mesure à favoriser l’intégration régionale en créant des pôles industriels intégrés. Il s’agit notamment de structures industrielles dans les secteurs du raffinage, la construction métallique et l’ingénierie pétrolière. Le coût total estimé du projet avoisine le milliard d’euro.