Le ministère de l’Intérieur égyptien a annoncé lundi la mort de huit policiers dans une attaque terroriste dans la province d’El Wadi El Gedid, une région située dans le sud-ouest du pays et qui d’habitude n’est pas touchée par la vague de violence djihadiste.
L’attaque s’est produite au poste de contrôle d’Al Naqab à environ 80 kilomètres de la ville d’El Kharga, la capitale de la province d’El Gedid. C’est la première fois que cette région est touchée par une attaque terroriste.
Jusqu’à présent, les assauts terroristes perpétrés par les groupes extrémistes armés se focalisaient dans le nord-Est du pays, dans la région du Sinaï ainsi que dans la capitale égyptienne. Jamais une attaque n’a été menée dans le sud du pays.
L’assaut lancé lundi soir sur le poste de contrôle d’Al Naqab a donc été interprété par les observateurs comme la volonté des djihadistes d’ouvrir un nouveau front contre le régime. Les violences extrémistes qui restaient jusque-là cantonnées au niveau des régions nord du pays, touchent désormais tout le pays.
Une situation qui n’a pas manqué d’alerter le gouvernement d’Al Sissi. Ce dernier continue d’ailleurs sa traque contre les militants islamistes de l’ancienne confrérie des Frères Musulmans.
Selon les agences humanitaires, quelque 2 500 personnes auraient été arrêtées puis condamnées dans des procès expéditifs à la suite du renversement par le général Al Sissi du régime du président islamiste Mohamed Morsi en 2013.
Depuis cette date, les partisans de la mouvance islamiste égyptienne mènent régulièrement des attaques terroristes contre les forces de l’ordre. Plusieurs centaines d’attentats ont d’ailleurs eu lieu durant ces trois dernières années.
Pris à la gorge par cette vague de violence djihadiste, le régime d’Al Sissi multiplie les opérations contre les groupes armés, notamment dans leur fief au Sinaï, mais sans beaucoup de résultats.