La date butoir du 19 janvier approche à grand pas et avec elle l’incertitude de ce qui arrivera ensuite à la Gambie et plus particulièrement au chef d’Etat sortant, le président Yahya Jammeh qui refuse de céder sa place malgré la victoire de son opposant Adama Barrow.
Les Etats voisins seront-ils amenés à intervenir ? Y aura-t-il une intermédiation internationale jusqu’à la dernière minute ? Les questions sont nombreuses, mais les réponses restent improbables. L’opposant Adama Barrow, le vainqueur de l’élection présidentielle de décembre dernier, assure qu’il sera intronisé jeudi 19 janvier. Il pourrait ainsi prêter serment lors d’une cérémonie privée présidée par un juge en territoire gambien ou dans une ambassade de Gambie à l’étranger.
Une fois cette étape effectuée, Adama Barrow pourra demander l’aide des pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). L’organisation ouest africaine avait d’ailleurs averti il y a quelques semaines que si Yahya Jammeh ne lâchait pas les rênes du pouvoir, une opération militaire pouvait être lancée afin de le contraindre à laisser la place à son successeur.
Décidé à tenir tête à la communauté internationale, l’actuel dirigeant gambien Yahya Jammeh a proclamé l’Etat d’urgence au niveau national pour une durée de 90 jours. Une annonce qui n’est pas passée inaperçue auprès des étrangers présents en Gambie. Selon des sources locales, la proclamation de l’état d’urgence par Yahya Jammeh, a provoqué l’exode de plusieurs centaines de touristes britanniques et néerlandais.
L’issue de cette crise post-électorale devrait, selon les observateurs, atteindre son apogée jeudi 19 janvier, jour de fin de mandat du président Yahya Jammeh. La population craint que les tensions dégénèrent en violences, notamment dans la capitale Banjul. La preuve, de nombreux magasins et commerces de proximité ont préféré fermer leurs portes dès mercredi.