L’attaque terroriste de mercredi contre un camp militaire malien à Gao, revendiquée le lendemain par le groupe djihadiste Al Mourabitoune lié à Al Qaïda, et dont le chef n’est autre que le sinistre terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar, illustre le danger que fait toujours peser ce groupe extrémiste sur toute la région.
Cet attentat suicide qui a fait 77 morts et plusieurs dizaines de blessés, a eu lieu dans un camp militaire où étaient rassemblés des soldats de l’armée malienne et des membres d’ex-groupes armés rebelles qui allaient effectuer ensemble des patrouilles mixtes dans les environs de la ville de Gao.
En vertu d’un accord de paix conclu sous la supervision onusienne pour faciliter la lutte contre les combattants islamistes, des patrouilles mixtes avaient été prévues afin de mener des opérations de ratissages.
Elles rassemblent notamment des militaires des Forces de Défense et de Sécurité du Mali (FDSM) ainsi que des éléments de la CMA et de la Plateforme, les deux groupes associés à ce mécanisme.
L’organisation djihadiste Al Mourabitoune, qui est à l’origine de ce terrible attentat, a voulu ainsi montrer sa capacité de nuisance et sa force de frappe. Annoncé mort à plusieurs reprises durant ces dernières années, le dirigeant du mouvement djihadiste Al Mourabitoune, Mokhtar Belmokhtar, est soupçonné de nourrir une complicité douteuse avec des hauts gradés algériens.
Les spécialistes des groupes djihadistes au Sahel estiment d’ailleurs qu’Al Mourabitoune, a été au départ une organisation créée et financée par l’Algérie. Elle aura été le fer de lance de la Realpolitik algérienne au Sahel et particulièrement dans le nord Mali.
Mais quelques temps après sa création, la mouvance djihadiste sahélienne aurait échappé au contrôle d’Alger, devenant au même titre que de nombreux autres mouvements terroristes au Sahel, une organisation extrémiste qui mène des attaques à tout va.
Cette attaque à Gao ne présage donc rien de bon pour les patrouilles mixtes qui devaient débuter leurs rondes dans les jours à venir afin de stabiliser le nord du Mali.