Le Premier ministre mauricien Si Anerood Jugnauth a déposé lundi sa démission et a directement été remplacé par son fils Pravind, une succession qui a soulevé un tollé sur l’île, notamment du côté de l’opposition politique qui dénonce une succession de type monarchique et non pas républicaine.
Conformément à ce qui avait été annoncé samedi dans un message télévisé, Anerood Jugnauth, 86 ans a déposé sa démission deux jours plus tard auprès de la présidente Ameenah Gurib-Fakim. Cette démission, pressentie depuis plusieurs mois, a été suivie quelques minutes après par la remise au fils d’Anerood Jugnauth, Pravind, de sa lettre de nomination en tant que Premier ministre.
Pravind Jugnauth, 55 ans était jusque là ministre des Finances. Il est notamment connu pour être le chef du Mouvement Socialiste Mauricien (MSM), la principale coalition au pouvoir. Néanmoins, malgré sa notoriété au niveau politique, son accession au poste de Premier Ministre a créé l’indignation auprès de l’opposition. Celle-ci a notamment boycotté sa prestation de serment lundi après-midi et entend mobiliser ses troupes afin de réclamer de nouvelles élections.
Les principales figures de l’opposition mauricienne ont ainsi estimé que la procédure légale oblige le Premier ministre démissionnaire à dissoudre l’Assemblée Nationale avant sa démission, afin de rendre le vote aux électeurs et permettre par la suite d’organiser de nouvelles élections. « Nous comptons organiser une campagne politique à travers le pays pour réclamer la tenue d’élections générales », a ainsi déclaré l’ancien Premier ministre et chef du Mouvement Militant Mauricien (MMM), Paul Bérenger.
Avec ses quelque 1,3 millions d’habitants, Maurice figure parmi les pays les plus stables au niveau politique sur le continent africain. Le différend né après l’accession au pouvoir de Pravind Jugnauth, constitue l’un des premiers défis démocratique pour l’île.