Depuis quelques jours, les habitants de Tripoli voient arriver en continu des colonnes de véhicules blindés, avec à bord des milices armées dont le but affiché est de lutter contre l’Etat Islamique (EI), une situation qui vient amplifier le flou politico-militaire en Libye.
Dans un communiqué publié dimanche, le gouvernement d’union nationale (GNA), seul et unique exécutif libyen reconnu par la communauté internationale, a dénoncé la formation de cette armée parallèle, une coalition de groupes armés baptisée « Garde Nationale » à Tripoli.
D’après le GNA, cette situation représente un danger pour la stabilité en Libye, puisque les milices composant cette « Garde Nationale » sont des groupes armés ayant participé à la lutte contre l’Etat Islamique. C’est d’ailleurs ce point qui inquiète le gouvernement du Premier ministre Fayez Al Sarraj.
En effet, l’objectif de ces milices est de combattre les terroristes et de sécuriser les bâtiments étatiques ainsi que les missions diplomatiques. Leur volonté est donc identique à celle des nombreux autres groupes politico-militaires existants. Cela pourrait créer des conflits d’intérêts entre les différents groupes armés qui sévissent à Tripoli.
L’arrivée de ces milices armées dans la capitale libyenne coïncide par ailleurs avec l’annonce, quelques jours auparavant, de la création d’une garde présidentielle soutenue par l’ONU pour raffermir la légitimité de Fayez Al Sarraj.
Voyant que ce dernier peine à imposer son autorité depuis quelques mois, la communauté internationale a décidé de lui apporter un soutien direct à travers la création de cette garde présidentielle.
Si pour l’heure, aucun cas de violences ou d’accrochages n’a été signalé depuis l’entrée à Tripoli de ces milices armées, les observateurs estiment que le risque est élevé que cela se produise, les différents mouvements présents dans la capitale voulant chacun de son côté, marquer son territoire.