En Gambie, l’arrestation lundi dernier de l’ex-patron des services de renseignements, Yankuba Badjie, fait craindre aux responsables proches de l’ancien président Yahya Jammeh de subir le même sort.
L’arrestation de Yankuba Badjie s’est accompagnée de celle de Sheikh Omar Jeng, le chargé des opérations de la National Intelligence Agency (NIA). Ces deux figures de l’ancien régime de Yahya Jammeh avaient à plusieurs reprises été accusées de torture et de complicité de meurtre.
Depuis l’accession à la présidence d’Adama Barrow, le nouveau visage de la Gambie, plusieurs voix ont protesté contre le fait que Yankuba Badjie puisse continuer à jouir de sa liberté alors qu’il aurait commis des actes extrêmement violents tout au long de sa carrière.
Pour l’instant, aucun détail n’a filtré sur la suite qui sera donnée à ces arrestations. Néanmoins, le porte-parole de la police gambienne a laissé entendre que les charges retenues contre ces deux anciennes figures du régime de Yahya JAmmeh seront rendues publiques dans un bref délai.
Peu après sa prise de fonction, le président Adama Barrow avait limogé Yankuba Badjie et rebaptisé la NIA en « Service de renseignement d’Etat ». Une décision visant à dépoussiérer l’image de cet organe étatique qui était jusque-là synonyme de police politique.
Cette décision n’a pas été la seule a avoir été prise par le nouveau dirigeant gambien. Adama Barrow a en effet mis en place une série de mesures visant à redorer l’image des forces de l’ordre gambiennes. Les observateurs estiment que ces initiatives traduisent la volonté d’en finir avec les années noires du régime répressif de Yahya Jammeh.
Néanmoins, les observateurs redoutent que ces mesures ne se transforment petit à petit en actes de vengeance. Afin de ne pas tomber dans de tels abus, la société civile gambienne a alerté l’opinion publique sur les risques de dérives liées aux arrestations des anciens proches de Yahya Jammeh.